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Comment rédiger une lettre de rupture conventionnelle ?

rupture conventionnelle contrat

Lettre pour rupture conventionnelle

Mettre un terme à un CDI est souvent une étape délicate, aussi bien pour l’employeur que pour le salarié. Une telle décision soulève son lot de questions, de doutes et parfois de tensions. Pourtant, loin des démarches souvent abruptes de la démission ou du licenciement, la rupture conventionnelle permet de clore la collaboration dans le respect mutuel. La première étape pour enclencher ce processus est la rédaction d’une lettre de rupture conventionnelle.

Pourquoi rédiger une lettre de rupture conventionnelle ?

Dans une rupture conventionnelle initiée par l’employeur, la lettre n’est pas une simple formalité administrative. Il s’agit de la première pierre du processus, à la fois sur le plan légal et relationnel. Voici les étapes de ce document.

1. Formaliser la procédure

La lettre sert avant tout à formaliser l’intention de l’employeur de proposer une rupture conventionnelle. Elle ancre cette volonté dans un cadre précis et transparent. En rédigeant ce courrier, l’employeur montre qu’il ne s’agit pas d’une décision impulsive, mais d’une démarche réfléchie et respectueuse.
Pour le salarié, ce document représente une garantie. Il prouve que l’entreprise suit un processus encadré et sérieux, ce qui renforce le sentiment de sécurité et de confiance.

2. Initier un dialogue constructif

Une bonne lettre doit établir un ton, une posture, et envoyer un message : « Nous voulons discuter, trouver un accord qui respecte les deux parties. » C’est le point de départ d’un dialogue constructif, où chacun peut exprimer ses attentes et négocier les termes de la séparation (indemnités, préavis, date de fin…).
Une lettre froide ou bureaucratique risque de mettre à mal ce climat d’échange. À l’inverse, un courrier rédigé avec humanité et valorisant les contributions du salarié peut désamorcer les éventuelles tensions.

3. Assurer la conformité légale

La rupture conventionnelle est une procédure strictement encadrée par la loi, notamment par l’article L.1237-11 du Code du travail. La lettre doit donc mentionner ces bases juridiques pour assurer la conformité de la démarche. C’est un passage obligé pour protéger les deux parties en cas de désaccord ultérieur.
En respectant ces obligations légales, l’employeur limite les risques de contentieux. Ce sérieux montre également au salarié que ses droits sont respectés et que l’entreprise s’engage à garantir un cadre équitable tout au long du processus.

Quand envoyer une lettre de rupture conventionnelle en tant qu’employeur ?

  1. Identifier le bon timing

Envoyer la lettre au bon moment peut considérablement faciliter les échanges et la conclusion de l’accord. Voici quelques conseils :

  • Anticiper les négociations : il est recommandé d’envoyer la lettre entre deux et trois mois avant la date de départ envisagée. Ce délai permet de laisser assez de temps pour organiser les entretiens, discuter des termes de l’accord et finaliser la convention.
  • Prendre en compte les délais légaux : La procédure de rupture conventionnelle impose un délai de rétractation de 15 jours calendaires après signature pour l’employeur et le salarié. En l’absence d’une rétractation, l’homologation de la convention par la DREETS (ex-Direccte) impose un délai de 15 jours ouvrables pour vérifier la validité de la convention de rupture. En planifiant suffisamment à l’avance, l’employeur s’assure que tout se déroule dans les temps, sans précipitation ni blocages administratifs

2. Déterminer le destinataire et le mode de remise

La lettre doit être adressée directement au salarié concerné, et l’employeur dispose de deux options principales pour sa transmission :

  • Courrier recommandé avec accusé de réception : C’est l’option la plus sécurisée. Elle fournit une preuve légale de réception, ce qui est particulièrement utile pour protéger les deux parties en cas de contestation. Pour plus de flexibilité, optez pour notre lettre recommandée électronique : sécurisée et rapide.
  • Remise en main propre contre récépissé : Si le contexte s’y prête, cette méthode plus directe et informelle peut être privilégiée. Cependant, elle est valide uniquement si les deux parties s’accordent sur cette modalité.

3. Eviter les périodes sensibles

Il est également important de prendre en compte le contexte personnel du salarié. Par exemple, un salarié en vacances est souvent moins disponible pour engager des discussions approfondies. Il est donc préférable d’attendre son retour pour lui remettre la lettre. De même, un arrêt maladie peut rendre la démarche inappropriée ou précipitée.

Comment rédiger une lettre de rupture conventionnelle efficace ?

1. Soigner la structure

Une lettre bien structurée facilite sa compréhension et rassure le salarié sur le sérieux de la démarche. Voici ce qu’elle doit mentionner :

  • En-tête : Indiquez les coordonnées de l’entreprise (nom, adresse, contact) et du salarié (nom, prénom, poste occupé), ainsi que la date et le lieu d’émission.
  • Objet : Mentionnez explicitement qu’il s’agit d’une proposition de rupture conventionnelle, pour éviter toute confusion.
  • Corps de la lettre : Expliquez les raisons de la demande, les termes envisagés (par exemple, les indemnités ou la date de départ souhaitée), et les étapes à suivre pour finaliser la procédure.
  • Formule de politesse : Concluez la lettre avec des salutations respectueuses, en adoptant un ton chaleureux et professionnel.

2. Inclure les mentions légales obligatoires

Pour qu’une lettre de rupture conventionnelle soit juridiquement valide, elle doit comporter certains éléments :

  • Le nom complet et la fonction du salarié concerné.
  • La raison sociale de l’entreprise.
  • Une référence explicite à l’article L.1237-11 du Code du travail, qui encadre la rupture conventionnelle.
  • La date à laquelle le contrat de travail a été signé.
  • La date de départ envisagée.
  • Une invitation formelle à un entretien, précisant la possibilité pour le salarié d’être accompagné par un représentant du personnel.

3. Trouver le ton juste

Le ton de la lettre est tout aussi important que le message qu’elle porte.

  • Favorisez une approche bienveillante : Reconnaissez la valeur du salarié dans l’entreprise et soulignez l’objectif de trouver une solution amiable.
  • Évitez les formulations directives ou négatives : La lettre doit ouvrir un dialogue, pas imposer une décision.
  • Mettez en avant les avantages pour le salarié : Indemnités, conditions flexibles, accompagnement pour une transition sereine…

Modèle de lettre de rupture conventionnelle

À [Lieu], le [Date]
Objet : Proposition de rupture conventionnelle

Madame, Monsieur,
Dans le cadre de notre collaboration au sein de [Nom de l’entreprise], nous souhaitons vous proposer une rupture conventionnelle de votre contrat à durée indéterminée, signé le [Date de signature], pour le poste de [Fonction occupée].

Cette démarche s’inscrit dans le respect des dispositions de l’article L.1237-11 du Code du travail et a pour objectif de convenir ensemble d’une séparation amiable et avantageuse pour les deux parties.
Afin de discuter des modalités de cette proposition (indemnités, date de départ, etc.), nous vous invitons à un entretien qui se tiendra le [jour et heure], dans les locaux de l’entreprise. Vous avez la possibilité d’être accompagné(e) par un représentant du personnel, conformément à la législation en vigueur.

Nous restons bien entendu à votre disposition pour toute question ou information complémentaire. Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos salutations respectueuses.

[Nom et fonction de l’émetteur]
[Signature]

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