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Faute professionnelle : preuves, procédures et exemples

faute professionnelle

Qu’il s’agisse d’un manquement aux obligations, d’une négligence ou d’un comportement répréhensible, toute faute professionnelle doit suivre une procédure strictement encadrée par le droit du travail. En effet, l’employeur doit veiller à respecter des délais, suivre des règles strictes ou encore appliquer une sanction disciplinaire proportionnelle à la gravité des faits.  

La question de la preuve est essentielle dans ce contexte. Dans cet article, nous faisons le point sur ce qui caractérise une faute professionnelle, sur la procédure et les différentes sanctions disciplinaires. Enfin, nous verrons le rôle clé de la Lettre Recommandée Électronique (LRE) AR24 pour sécuriser chaque étape de la relation et éviter les litiges.  

Sommaire :

 

Faute professionnelle : définition, caractéristiques et types de fautes professionnelles  

Qu’est-ce qu’une faute professionnelle et qu’est-ce qui caractérise un agissement fautif de la part du salarié ?  

Une faute professionnelle est caractérisée par un comportement ou un agissement du salarié qui constitue un manquement à ses obligations contractuelles ou au règlement intérieur de l’entreprise.  

Cette faute, qu’elle résulte d’une action volontaire ou d’une négligence, porte directement préjudice à l’entreprise ou perturbe son fonctionnement. Par conséquent, une faute professionnelle n’est pas nécessairement intentionnelle, elle peut reposer sur une négligence, un oubli ou un comportement imprudent.  

Le Code du travail caractérise un agissement fautif par :  

  • Un manquement des obligations prévues par le contrat de travail ou le règlement intérieur ; 
  • Une atteinte aux intérêts de l’entreprise ;  
  • Un comportement inadapté du salarié ;  
  • Une violation des règles de sécurité. 

 

Quelques exemples pouvant constituer une faute professionnelle 

  • Des retards répétés injustifiés ; 
  • Le non-respect des consignes de sécurité ; 
  • Le refus d’exécuter une tâche prévue par le contrat ;  
  • L’utilisation abusive du matériel professionnel ; 
  • Des propos inappropriés ou un comportement irrespectueux ;  
  • Une violation des données confidentielles ; 
  • Etc. 

 

Les différents types de fautes professionnelles  

Le Code du travail distingue différents types de fautes selon leur gravité et les conséquences qu’elles entraînent. En fonction de la qualification des faits, le salarié peut perdre ses indemnités.  

Il existe 3 degrés de gravité.  

La faute simple ou légère

Le salarié a agi ou a eu un comportement contraire à ses obligations contractuelles, mais la gravité des faits ne justifie pas un licenciement immédiat. En effet, la faute commise ne rend pas la présence impossible du salarié dans l’entreprise. En revanche, la faute simple peut aboutir à un licenciement pour motif personnel 

Quelques exemples de fautes simples : 

  • L’envoi de courriers personnels aux frais de son employeur. 
  • Des absences injustifiées de courte durée sans conséquence grave sur l’activité de l’entreprise. 
  • Une négligence : erreur de saisie, tâches bâclées, oublis, manque de rigueur, etc.  
  • Le non-respect ponctuel d’une demande de l’employeur ou d’un protocole particulier.  
  • La baisse de performance ou le manque d’implication. 
  • Un comportement déplacé isolé qui n’est pas accompagné d’une violence, tel qu’une remarque inappropriée, une attitude non professionnelle ou un ton employé désagréable vis-à-vis d’un client.  
  • Etc.  

La faute grave

3 éléments doivent être réunis pour que la faute soit qualifiée de grave : 

  • Les faits doivent être imputables au salarié, autrement dit, ils doivent être la conséquence directe de son comportement.  
  • Ils doivent constituer un manquement aux obligations professionnelles du salarié ou du règlement intérieur de l’entreprise. En d’autres termes, ils doivent être liés à l’exécution du contrat de travail.  
  • Ils doivent être suffisamment graves et rendre impossible le maintien du salarié à son poste et dans l’entreprise, y compris pendant le préavis.  

Qu’elle soit volontaire ou non, isolée ou répétée, une faute est qualifiée de grave dès lors que les faits justifient une rupture immédiate du contrat de travail sans préavis.  Bien souvent, une mise à pied conservatoire est appliquée par l’employeur en attendant la procédure disciplinaire.  

Quelques exemples de fautes graves : 

  • Un abandon de poste ;  
  • Des insultes envers le supérieur hiérarchique ; 
  • Un refus récurrent d’exécuter une tâche malgré un avertissement ;  
  • Des propos ou comportements à connotation sexuelle au sein de l’entreprise ; 
  • Une agression verbale ou physique envers un collègue de travail ou un supérieur hiérarchique ; 
  • Etc. 

À noter que certaines circonstances atténuantes peuvent réduire la gravité de la faute. Par exemple, si le salarié n’a eu aucune sanction pendant plusieurs années au sein de l’entreprise ou si une situation particulière explique le comportement du salarié.  

La faute lourde

Pour que la faute soit qualifiée de lourde, sa gravité doit être supérieure à celle d’une faute grave. Contrairement à la faute grave, elle implique une intention de nuire à l’employeur et à l’entreprise. La qualification de cette faute nécessite que la volonté de nuire soit établie et prouvée. C’est à l’employeur d’apporter la preuve de cette intention.  

Lorsque la gravité exceptionnelle de la faute est établie, la responsabilité du salarié est engagée et l’employeur peut réclamer la réparation des préjudices qu’il a subis. 

Quelques exemples de fautes lourdes : 

  • Un vol volontaire au sein de l’entreprise (matériel, détournement d’argent, falsification de notes de frais, etc.) ; 
  • Une dégradation volontaire des biens ou locaux de l’entreprise ; 
  • Des violences volontaires envers un collègue ou un supérieur hiérarchique ; 
  • Un sabotage de l’activité de l’entreprise (effacement volontaire de fichiers, blocage de serveur, perturbation de la production, divulgation d’informations confidentielles, incitation d’autres salariés, détournement de la clientèle) ; 
  • Etc.  

 

Comment évaluer la proportionnalité de la faute ?  

L’employeur est tenu d’évaluer de façon précise la gravité des faits afin de prononcer une sanction proportionnelle. En effet, il ne doit pas appliquer de mesure excessive sous peine de voir la sanction contestée devant le conseil de prud’hommes.  

Pour évaluer avec précision la gravité de la faute, l’entreprise peut s’appuyer sur différents critères :  

  • La nature et la gravité des faits reprochés : la sanction appliquée dépend du préjudice subi par l’entreprise et de la mise en danger de l’activité. Est-ce que le comportement du salarié résulte d’un simple manquement ou est-ce que ses actions rendent impossible son maintien dans l’entreprise ? A-t-il eu une intention de nuire à son employeur ?  
  • Les conséquences sur l’entreprise : l’impact de la faute doit également être mesuré. Quelles sont les conséquences sur la sécurité, l’organisation interne, la réputation de l’entreprise et le fonctionnement du service ? Des conséquences importantes peuvent justifier une sanction sévère.  
  • L’historique disciplinaire du salarié : si le salarié n’a pas d’antécédent ou a toujours démontré un comportement professionnel exemplaire, les sanctions prises pourront être atténuées par rapport à un salarié ayant déjà cumulé plusieurs avertissements.  
  • Le contexte et les circonstances particulières : l’employeur devra tenir compte éventuellement de la surcharge exceptionnelle, d’un stress intense, d’un problème personnel, d’une mauvaise compréhension ou interprétation de la part du salarié, d’une situation d’urgence, d’une intervention éventuelle d’un tiers avant d’appliquer la sanction. À noter que ces éléments n’ont pas pour effet de justifier ou de supprimer la faute, mais seulement d’atténuer sa gravité.  
  • La position du salarié et ses responsabilités : un salarié ayant des responsabilités élevées doit montrer l’exemple. Ainsi, s’il manque à ses obligations alors qu’il est responsable de la sécurité ou en contact direct avec la clientèle, il pourra être sanctionné plus sévèrement qu’un salarié n’ayant pas ou moins de responsabilités.  
  • La cohérence avec les sanctions déjà appliquées dans l’entreprise : l’employeur est tenu de rester cohérent dans l’application des sanctions aux salariés. En effet, les salariés ayant commis des faits similaires devront être sanctionnés à un niveau équivalent. 
  • Le respect du principe de non-discrimination : l’employeur ne doit pas être influencé par des critères personnels, tels que l’âge, le sexe, l’origine, les opinions ou l’activité syndicale du salarié pour prendre sa décision.  

 

Les droits du salarié en cas d’accusation de faute 

Le Code du travail garantit des droits essentiels au salarié afin qu’il bénéficie d’une procédure transparente et équitable dans le respect du principe contradictoire. 

Le droit d’être informé de façon claire et précise sur les faits qui lui sont reprochés

L’employeur est tenu d’informer le salarié quant à la nature exacte des faits reprochés, du contexte dans lequel les faits se sont produits, de leur date et du caractère fautif. En effet, il n’est pas possible d’émettre des accusations vagues ou non fondées.  

Le droit de se défendre

Chaque salarié a le droit de se défendre et d’apporter sa version des faits au cours d’un entretien préalable. Cet entretien est obligatoire dès lors que la sanction a pour conséquence de remettre en cause la présence, la fonction ou la rémunération du salarié. Le salarié pourra apporter des justificatifs, contester des accusations, demander des précisions, fournir des éléments atténuants. On parle alors du principe du contradictoire.  

Le droit d’être assisté pour sa défense

Le salarié pourra être assisté lors de cet entretien par la personne de son choix au sein de l’entreprise, un représentant du personnel ou un conseiller du salarié inscrit sur une liste officielle.  

Le droit de consulter son dossier disciplinaire

Le salarié peut demander à consulter les pièces, les preuves ou tout autre élément se trouvant dans son dossier disciplinaire. En effet, l’entreprise est tenue à une obligation de transparence.  

Le droit de contester la sanction appliquée par l’employeur

Si le salarié estime que la sanction est injustifiée, disproportionnée ou fondée sur des éléments inexacts, il peut saisir le conseil de prud’hommes pour demander l’annulation de la sanction ou réclamer des dommages et intérêts en cas de préjudice. À noter que la charge de la preuve revient à l’employeur.  

 

Faute professionnelle : la procédure disciplinaire  

Les étapes obligatoires  

La vérification des faits

Dans un premier temps, l’employeur doit identifier les faits, vérifier leur existence et collecter des preuves pour démontrer qu’il y a eu un agissement fautif. 

L’envoi de la convocation à l’entretien préalable

Si la faute s’avère être réelle et qu’il envisage une mise à pied disciplinaire, une rétrogradation, une mutation disciplinaire ou un licenciement, il doit convoquer le salarié à un entretien préalable par écrit en utilisant une lettre recommandée électronique ou papier. 

Ce courrier doit mentionner :  

  • L’objet de l’entretien ;  
  • La date, l’heure et le lieu ; 
  • L’information sur la possibilité pour le salarié d’être assisté. 

L’entretien préalable

Lors de cet entretien, le salarié doit être informé précisément des faits qui lui sont reprochés, pouvoir donner sa version, présenter des justificatifs et se défendre. L’employeur, quant à lui, doit écouter le salarié, évaluer la gravité des faits et les éventuelles circonstances atténuantes et envisager ou non une sanction différente. La décision devra être prise après l’entretien.   

La notification de la sanction

Une fois l’entretien passé, l’employeur pourra se positionner. Il pourra décider de ne pas sanctionner le salarié, d’émettre un simple avertissement, de prononcer une mise à pied disciplinaire ou d’engager une procédure de licenciement disciplinaire. La sanction devra ensuite être notifiée par écrit par lettre recommandée électronique ou papier. 

La notification doit contenir des mentions obligatoires, telles que les faits reprochés, la sanction prévue, les motifs et la date de prise d’effet. En l’absence de notification par écrit, la sanction est considérée comme nulle.  

Les délais à respecter 

Afin d’éviter que la procédure soit contestée, l’entreprise est tenue de respecter des délais légaux. Elle doit prévoir un délai minimal de 5 jours ouvrables entre la réception de la convocation à l’entretien préalable et la tenue de celui-ci. Le délai commence à courir le lendemain du jour de la première présentation de la convocation au salarié : 

  • Pour une lettre recommandée papier : la date prise en compte est celle figurant sur l’avis de passage ou le cachet de La Poste, y compris en cas d’absence du salarié ou de refus de réception. 
  • Pour une lettre recommandée électronique (LRE) : la date retenue est celle indiquée sur la preuve de dépôt et d’envoi. 

Ce temps permet au salarié de préparer sa défense.  

Une fois l’entretien passé, l’employeur dispose d’un délai maximum d’un mois pour notifier la sanction au salarié. Passé ce délai, il n’est plus possible d’appliquer la sanction. 

Bon à savoir : Si une sanction disciplinaire a été appliquée il y a plus de 3 ans, elle ne peut pas être invoquée par l’employeur. Par ailleurs, il dispose d’un délai de 2 mois à compter du jour où il a eu connaissance des faits pour prononcer une sanction disciplinaire.  

 

L’utilisation de la Lettre Recommandée Électronique AR24 en cas de faute professionnelle  

L’utilisation de la LRE  

Si l’employeur souhaite prononcer une sanction disciplinaire, il doit s’assurer de tracer tous les échanges avec le salarié afin d’éviter les litiges et toute contestation. Dans ce contexte, la LRE AR24 est un outil indispensable pour sécuriser chaque étape de la procédure.  

Elle sera utilisée notamment pour convoquer le salarié à un entretien préalable ou encore pour notifier une sanction disciplinaire ou un licenciement.  

 

Les avantages de la LRE  

Une traçabilité et une conformité complète

À chaque envoi, la LRE garantit une traçabilité totale. En effet, AR24 génère automatiquement :  

  • Une preuve de dépôt et d’envoi ;  
  • Une preuve de réception, de négligence ou de refus. 

Ces preuves disposent d’un horodatage qualifié et sont considérées comme étant équivalentes à celles d’un envoi papier. En effet, la LRE a la même valeur juridique qu’un recommandé papier avec accusé de réception (article L.100 du Code des postes et des communications électroniques).  

En cas de contestation du salarié, ces preuves pourront être portées devant le conseil de prud’hommes afin d’attester que vous avez bien respecté les délais de notification et répondu à vos obligations de transparence.  

De plus, AR24 vous apporte une garantie supplémentaire en cas de litige : une preuve de contenu des notifications transmises à votre salarié.  

Un outil indispensable pour les services RH

La LRE AR24 est plus qu’un outil, c’est un levier stratégique. Il permet de gagner du temps sur les processus RH grâce à l’acheminement instantané et la simplicité d’utilisation de la solution.  

En effet, les équipes RH n’ont plus à imprimer leurs courriers ni à se déplacer pour les envoyer, tout se fait en ligne et en quelques clics seulement. Par ailleurs, elles ne sont plus dépendantes des horaires de relève du service courrier ou des jours ouvrables. L’envoi se fait 7j/7, 24h/24 depuis le site AR24 ou directement depuis un logiciel métier si AR24 y a été intégrée.  

Cette rapidité et cette gestion optimisée leur permettent de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée et de faciliter le travail des équipes en télétravail.  

Une meilleure gestion des dossiers disciplinaires et des coûts

Avec AR24, la gestion des preuves est automatisée et celles-ci sont conservées pendant 10 ans. Elles sont accessibles à tout moment et peuvent être téléchargées, limitant ainsi les risques d’erreurs. Vous pouvez ainsi retrouver facilement les preuves et documents et regrouper toutes les notifications liées à un même dossier. 

Cette dématérialisation facilite la gestion et la constitution des dossiers disciplinaires, ce qui réduit considérablement les risques de contestation.  

Par ailleurs, les entreprises réalisent des économies conséquentes car elles n’ont plus à archiver physiquement les courriers. Ces économies se font ressentir aussi au niveau de l’envoi, puisque la LRE AR24 est deux à cinq fois moins chère qu’un recommandé papier traditionnel. 

 

Adopter la Lettre Recommandée Électronique AR24, c’est offrir à vos équipes RH une solution rapide, intuitive et conforme pour alléger la charge administrative qui pèse souvent dans leur quotidien. C’est un véritable atout pour fluidifier et sécuriser l’ensemble des procédures internes. Vous pouvez, dès à présent, contactez nos équipes commerciales pour en savoir plus sur l’utilisation d’AR24. 

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